Il y a une semaine, j'ai couru un semi-marathon. La moitié d'un marathon donc, vingt et un kilomètres. La plupart des personnes à qui j'en ai parlé m'ont dit que j'étais folle. Effectivement, j'ai été assez folle pour me persuader que j'en étais capable, ça a fait la moitié du travail.
Quand j'ai commencé à courir régulièrement, en janvier, j'ai assez vite compris que ce sont les barrières mentales que je me mettaient qui m'empêchaient d'avancer. J'étais optimiste dès les premières sorties, et au fil des semaines, plus je progressais, plus ma confiance dans les capacités de mon corps grandissait. J'ai bien sûr eu des moments de doutes quand j'étais moins en forme. J'ai aussi pas mal stressé durant les semaines avant la date fatidique (ça m'empêchait carrément de courir), mais c'est bien parce que j'ai cru que j'en étais capable dès que j'ai découvert l'évènement, que j'ai pu courir ce semi-marathon la semaine dernière.
Si je me souviens bien, j'ai découvert les courses organisées par RunDisney il y a un an et demi. J'ai vu une vidéo des divers évènements aux États-Unis et ça m'a vraiment touchée. Dans la foulée, j'ai appris qu'ils organisaient pour la première fois la même chose à Paris, et j'ai immédiatement eu envie d'y participer. Quand j'en ai parlé à mes frères, tous les deux très sportifs, ils m'ont dit qu'il valait mieux que je me concentre sur des objectifs plus à ma portée (j'avais une course de 10km de prévue), mais j'étais déjà déterminée... alors ils m'ont soutenue dans ma folie, et ont couru avec moi (avec une facilité déconcertante) !
Pendant ce week-end, il y avait trois courses : la course pour enfant RunDisney et une course de 5km pour le samedi, et le fameux semi-marathon le dimanche.
Je ne vous cache pas que l'inscription est assez onéreuse, après tout, c'est Disney. Sachant qu'avec la réservation d'un dossard, il faut aussi acheter une entrée 1 jour/2 parcs plein tarif... Comme la course débutait à 7h du matin, j'ai préféré prendre une chambre d'hôtel avec mes frères pour qu'on soit directement sur place, et nous éviter le réveil à 4h du matin. Donc nous, on a payé le dossard, l'entrée aux parcs, et la chambre d'hôtel. Mais il y avait également possibilité de réserver pour la soirée d'ouverture et/ou la soirée de fermeture du week-end, toutes deux avec spectacle et dîner au restaurant, et très chères.
L'organisation était vraiment au top ! Les informations étaient claires, tout était parfaitement indiqué, le personnel était au taquet ! De la Disney Events Arena où on devaient retirer nos affaires, et où se déroulaient diverses animations et conférences, à l'accueil de l'hôtel New York qui dispensait gratuitement d'une collation avant la course et d'un petit déjeuner après, en passant par le parcours très bien balisé et parsemé de points de ravitaillement et de pipi-room ! Tout était prévu pour nous, et tout s'est déroulé sans problème.
Samedi, j'ai retrouvé mes frères à Marne la Vallée en milieu de journée. On s'est installés à l'hôtel, on a récupéré nos dossard/maillot/etc pour la course, on a trainé à Disney Village, mangé au Mac Do et été voir Ben-Hur au cinéma. Après quoi on a dîné au Earl of Sandwich avant d'aller nous coucher.
Dimanche, jour J, réveil qui pique à 5h30, on devait être au départ à 6h30. Après m'être habillée à moitié éveillée, et avoir essayé de grignoter quelques miel pops sans grand succès parce que le stress montait, c'est dans la fraicheur du petit matin qu'on a rejoint notre peloton de départ.
L'ambiance était festive, il y avait de la musique, et deux animateurs tentaient de nous chauffer à travers un grand écran. Le départ a eu un petit retard de moins de 10 minutes, sauf qu'il y avait tellement de monde (environ 11 000 participants au semi) qu'ils ont fait des départs échelonnés par petits groupes pour éviter les bousculades. Notre tour est arrivé aux environs de 8h.
Mes frères sont restés avec moi du début à la fin. Les premiers kilomètres étaient parcourus dans les parcs, c'était juste génial de les redécouvrir, et de passer dans des coins inhabituels. Partout les membres du personnel en costume nous encourageaient en criant, certains avaient des pancartes, et bien sûr il y avait des points d'arrêts pour faire des photos avec des personnages Disney. Moi je ne me suis pas arrêtée, mon but était de faire toute la course en courant, donc je ne devais pas me laisser distraire. La première moitié de la course s'est passée sans difficulté majeure, de temps à autre je râlais à cause des côtes, mais rien de bien méchant.
Passée la première dizaine de kilomètres, et donc mes habitudes de course, il a fallu m'adapter et commencer à m'accrocher. Heureusement, mes frères étaient là. Entre le 15em et le 16em kilomètre j'ai eu un moment de panique parce que j'ai perdu ma respiration, et si j'avais été seule je pense que j'aurais sûrement abandonné. C'est grâce à leurs conseils et encouragements que j'ai réussi à me calmer (oui parce que je pleurais hein, histoire que ce soit bien la loose) et à reprendre petit à petit le contrôle de ce qu'il se passait.
Les 4 derniers kilomètres étaient réellement difficiles, pour ne pas dire une torture ! Je sentais la fin arriver, et mon corps menaçait de lâcher à chaque pas, en plus le terrain ne cessait de monter et descendre, jouant avec mes nerfs... Encore une fois, seule, je ne suis pas sûre que j'aurais tenu. Dans mon cerveau je me disais qu'il fallait que je continue d'avancer pour aller jusqu'au bout. Ma bouche n'arrêtaient pas de répéter "J'en ai marre...". Quant à mes jambes, elles hurlaient leur souffrance et suppliaient qu'on les achève.
Le point d'arrivée est apparu, mon grand frère est passé devant pour filmer (non vous ne verrez pas) et mon petit frère est resté à côté de moi pour m'encourager sur les derniers mètres. Quand j'ai passé la ligne je me suis sentie tellement soulagée ! Soulagée que ça soit fini, soulagée d'avoir tenu toute la course, soulagée d'avoir atteint mon fol objectif.
C'est avec beaucoup d'émotion que j'ai reçu ma médaille. Tous les participants en ont eu une, mais la mienne j'ai le sentiment de l'avoir réellement méritée parce que j'ai relevé mon défi personnel.